Le Diocèse Catholique de Cyangugu, à travers la Commission Justice et Paix, a organisé pour la deuxième fois, la Journée officielle de réconciliation.
Cela a eu lieu le 06 aout 2019 au stade de Rusizi.
Depuis 2017, cette Commission continue son travail de rapprochement des condamnés génocide avec les survivants.
Comme résultant de ce cheminement, 53 prisonniers détenus pour Génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 à la prison Centrale de Rusizi ont demandé le pardon et l’on reçu des mains des survivants rescapés qu’ils ont offensés.
Ont été présents à cette cérémonie Son Excellence Mgr Célestin HAKIZIMANA, Evêque de Gikongoro et Administrateur Apostolique de Cyangugu, Monsieur Fidèle NDAYISABA, Secrétaire Exécutif de la Commission Nationale d’Unité et Réconciliation, le Commissaire Principal du Service National de Correction (« Rwanda Correctional Service ») Jean Bosco Kabanda, les Maires des districts de Rusizi et Nyamasheke, les Représentants de l’Armée et de la Police, d’autres partenaires, les prêtres et les religieux, les membres des familles des prisonniers et ceux des familles victimes du génocide ainsi que la communauté environnante.
Cette cérémonie a été présidée par Son Excellence Monseigneur Célestin Hakizimana.
Abbé Ubald RUGIRANGOGA dans sa prédication a exhorté l’assemblée à se laisser ouvrir à la dynamique du pardon (accordé et reçu) pour atteindre à une véritable paix tant intérieure que sociale.
« Pardonne, demande pardon, sois miséricordieux ainsi tu auras et vivras en paix » a conclu sa prédication.
Cette prédication a été suivie de l’écoute de témoignages de 5 prisonniers et de victimes qui leur ont accordé le pardon.
Ces témoignages plus parlants et émouvants ont prouvés que la réconciliation entre les rwandais est fort possible.
Du côté de l’autorité locale, Monsieur Laurent Ndagijimana, Président de l’IBUKA dans le District de Rusizi, a remercié le Diocèse de Cyangugu qui, par le moyen de sa Commission « Justice et Paix », initie et facilite ce processus qui consiste à apprendre le peuple rwandais à vivre ensemble et purifier l’histoire marquée par le génocide contre les tutsi de 1994.
Au nom de tous les partenaires du Diocese de Cyangugu, Monsieur Francis Zebaze, Coopérant Technique du Service Civil pour la Paix (AGEH) auprès de la Commission « Justice et Paix » a apprécié les efforts conjoints entre l’Eglise Catholique et le gouvernement rwandais dans la restauration du tissu social rwandais déchiré par le génocide. Il a tenu à méditer avec les participants le passage du Ps 85, 11 qu’il considère comme fil conducteur de ces efforts et comme un objectif que chacun devrait poursuivre: « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ».
Du côté du district de Rusizi Mme Léoncie Kankindi a dit que le processus d’unité et réconciliation à travers le pardon est un processus de guérison qui concerne tout le monde, car les conséquences du génocide affectent tous quoique de manières différentes.
Ceci a été confirmé par le Commissaire Jean Bosco Kabanda, délégué du Commissaire Général du RCS, disant que ce processus ne supprime pas et n’augmente pas les peines infligées aux coupables. Au contraire, il tient à conduire à la paix intérieure pour les coupables repentis, pour leurs familles et pour les familles des victimes.
Monsieur Fidèle Ndayisaba, Secrétaire Exécutif de la Commission Nationale de l’Unité et la Réconciliation a beaucoup remercié l’Eglise Catholique qui manifeste sa maternité spirituelle en enseignant le message d’appel à demander le pardon et à l’accorder. Il a aussi remercié tous les acteurs qui ont contribué dans ce processus.
Mgr Célestin Hakizimana, Evêque de Gikongoro et Administrateur Apostolique du diocèse de Cyangugu, a remercié ceux qui ont répondu à son invitation à cet événement. Il a souligné que l’unité et la réconciliation sont très importantes pour le développement de la société rwandaise après le génocide. Travailler pour l’unité et la réconciliation est une mission incontournable pour l’Eglise, et un secteur d’apostolat qu’on ne peut pas rendre facultatif. C’est pourquoi le Diocèse de Cyangugu a travers la commission Justice été Paix, poursuivra ce processus pastoral en favorisant la collaboration avec tous ceux qui œuvrent pour l’unité et la réconciliation nationales.
Pour la première fois, le Diocese Cyangugu avait organisé la journée de réconciliation le 15 juin 2017 où 18 coupables avaient demandé le pardon aux familles de victimes du génocide.
« La vérité nous rend libres »
Twitter Tweets
Facebook Page Feeds